Le Château des Comtes de Salm

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Le Château des Comtes de Salm

Monument riche en histoire, ce château médiéval a été construit entre 1305 et 1360. Il surplombait la vallée de Salmchâteau et remplaçait l’ancien château construit en face de l’église de Vielsalm. On retrouve là l’origine du nom Vielsalm « Vieil Salm » qui signifie « Vieux Salm », par opposition au nouveau centre « Salma Nova » qui deviendra par la suite Salmchâteau.

C’est en février 1965 que les parents de Madame De Bremaecker (propriétaire actuelle) achètent les vestiges du château et la villa qui y fut construite en 1874. Du château, à l’époque, ne subsistait que la poterne d’entrée, composée de deux tours, une grosse et une petite, bien dégradées par l’œuvre du temps. Un fossé sec entourait une partie du château et était enjambé devant les tours par un pont-levis, aujourd’hui disparu, le fossé à cet endroit étant remblayé depuis longtemps. Il était rempli d’arbres, de débris variés et grandement comblé par l’érosion des terres et des pierres. 

En effet, lors de la construction, les pierres étaient assemblées simplement à la terre. L’absence d’entretien depuis 1790, les hivers successifs, l’Offensive des Ardennes, n’ont pas épargné le bâtiment. Des arbres avaient même poussé à l’intérieur des tours, les murs de plusieurs pièces et les plafonds de tous les escaliers étaient écroulés. Tout le reste du grand château initial était tombé en ruine dès le début du XIXème siècle et était recouvert de végétation. Les pierres avaient disparu, certaines utilisées par les habitants du village pour leur propre maison.

En mars 1966, après un écroulement partiel de la grosse Tour, obstruant le passage, il fut décidé, avec l’aide de l’entreprise Jean Pignon, de la restauration de celles-ci.

Travail gigantesque ! Des tours, au début des travaux, il n’en restait plus que la moitié. Il fallut déboiser, dégager les terres et gravats avant d’entamer les travaux qui durèrent un peu plus d’un an. Les pierres nécessaires à la reconstruction proviennent de 2 fermes d’Ottré qui avaient été détruites pendant la guerre.

Tout le bâtiment est construit directement sur la roche et les murs ont 5 m d’épaisseur, ce qui est le diamètre intérieur de chacune des trois pièces principales. La grande tour mesure 18 m 40 de haut. On peut observer plusieurs meurtrières, certaines – montantes – étant des puits de lumière, d’autres, horizontales, destinées à la surveillance des lieux, d’autres, descendantes, probablement pour l’évacuation des eaux usées dans le fossé, et d’autres encore avaient un but défensif (on peut encore voir une pièce de bois sur laquelle appuyer une arme). De l’extérieur, les meurtrières de surveillance sont séparées d’un bon mètre cinquante, mais de l’intérieur elles se trouvent en fait à quelques centimètres les unes des autres, ce qui permettait en un minimum de déplacement, de balayer du regard une grande partie des alentours. Le dallage des sols provient de deux cuisines de Salmchâteau (familles Arnould et Jacquemin).

Pour mettre à jour les murs d’enceinte actuels, évacuer les terres et déblayer le fossé, il aura fallu 174 camions de 10 T et couper des dizaines d’arbres.

Si on ne peut pas le remarquer de l’extérieur, l’intérieur est de style gothique, caractérisé par des ogives gothiques. Dans la salle du rez-de-chaussée, se trouve au sol un trou central. On suppose qu’il était destiné à espionner les prisonniers qui se trouvaient dans la cave. En effet, vers 1500, la grande tour était devenue une prison. Au plafond, une autre ouverture plus importante aurait facilité le passage des longues armes entre les étages. La création de ces deux ouvertures a nécessité à l’époque d’enlever la clé de voûte, ce qui a provoqué un affaissement des voussettes vers le centre, et une réparation cette fois à la chaux, les techniques ayant évolué en 200 ans. Et depuis lors des stalactites se sont formées.

De 1450 à 1700 les historiens évaluent à 30.000 les procès de sorcellerie intentés en Ardenne et à 20.000 les exécutions capitales qui en résultèrent. Dans le comté de Salm aussi plusieurs femmes ont été torturées dans la cour de justice pour qu’elles avouent… ce qu’elles étaient incapables d’avouer. Pour l’une d’entre elles, Marie de Honvelez, qui résistait à la torture, on est allé chercher le mari qui est décédé des suites des sévices qu’on lui avait infligés. Comme ce dernier n’avait pas avoué non plus, on est allé chercher leur fils, Servais, qui n’a rien avoué mais qui est devenu dément suite à ces mauvais traitements. Le cas a finalement été tranché par le Grand Conseil de Malines en 1556. Les sœurs Madeleine (qui ont donné leur nom au pont à Salmchâteau) incarcérées pour des faits similaires, ont finalement été libérées, faute de preuve. Mais leur calvaire n’était pas terminé pour autant ! tout le long du trajet pour rentrer chez elles, elles ont subi la vindicte populaire.

Mais revenons à des choses moins douloureuses… L’on sait que le château a été incendié à plusieurs reprises et lors de fouilles dans ce qu’il reste des caves du château, on a mis à jour plusieurs losanges de terre cuite émaillée qui devaient constituer le sol de la cuisine ainsi que d’autres éléments décoratifs et débris de poteries.

Les deux tours du château communiquent entre elles par de multiples escaliers qui s’imbriquent les uns dans les autres.

La petite tour a été reconstruite en terrasses. Les propriétaires ne disposaient pas d’informations précises la concernant. Ils ont donc pris le parti de suivre l’aspect des éboulis successifs pour lui conférer la forme que nous lui connaissons aujourd’hui.

Si vous êtes passionné d’histoire et d’anecdotes, si vous aimez le patrimoine, ou si vous êtes juste un peu curieux de découvrir des endroits inédits, n’hésitez pas à contacter Madame De Bremaecker qui se fera un plaisir de vous faire découvrir sa passion.


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